Hatun Matchay, ou notre expérience ratée…

Hatun Matchay, ce nom nous faisait rêver ! Nous avions vu des photos, nous en avions entendu parlé et nous nous sommes dis que cette fois-ci, contrairement à la Bolivie, nous ne voulions pas passer à côté de cet endroit de rêve !
Car Hatun Matchay est un peu comme La Mecque de l’escalade au Pérou : la montagne, des grandes prairies et des falaises au milieu. Des centaines de voies, du 5+ au 8b, 20m de longueur en moyenne, du trou, de la réglette, de la fissure, du droit et du dévers, et même quelques dessins rupestres.

Le site est situé à environ 80km au Sud de Huaraz à 4300m d’altitude.

En route vers THE site !

Nous nous sommes donc bien renseignés auprès de grimpeurs croisés et d’agences et nous savions exactement comment y aller, où dormir…
Il faut donc prendre un premier collectivo (mini-bus collectif) jusqu’à Catac puis un taxi jusqu’à destination. Ne pas croire certaines agences qui disent qu’à Catac, il faut prendre un deuxième collectivo et faire la montée à pied en 30-40min. C’est beaucoup plus long.

Pour le logement, il y a bien un refuge, on peut entrer à l’intérieur mais il est à moitié cramé et inhabitable. C’est donc sous tente que nous dormirons.

La veille de notre grand départ, nous louons tout le matériel de camping pour 2 jours dans une agence autour du parc Ginebra (hahaha!!). Car Huaraz est connu comme le Chamonix du Pérou et on peut tout louer, du piolet à la tente, de la paire de gants à la kitchenette de camping.

Puis le jour “J” arrive. Nous sommes méga chargés puisque nous partons en total autonomie. On a pas été bien malin en prévoyant des bananes et des mangues comme fruits (2Kg)…

Le collectivo se prend tout au Sud de la ville et met une heure et 4 soles/pers pour arriver à Catac. Puis, on prend un taxi (50 soles) et une nouvelle heure plus tard, nous arrivons au refuge dans la purée de pois…

Nous nous rendons alors compte juste en sortant du taxi qu’avec tout le barda que nous trimbalons, nous avons perdu notre tente (novice…). On essaie de prendre quelques minutes pour décider de ce que nous devons faire et le taxi nous presse. Pas trop le choix, nous devons retourner à Catac, nous avons sûrement oublié la tente dans le premier collectivo. Le chauffeur râle et nous redescend de la montagne. Ensuite, nous chopons un collectivo qui nous ramène à Catac.
Heureusement, des gens voulant nous transporter comprennent notre galère et nous viennent en aide. Après 30 min, un chauffeur de taxi embarque Gérald. Ils vont faire le tour de la ville à la recherche du conducteur du premier collectivo qu’ils vont retrouver 20 minutes plus tard. Heureusement qu’il y avait un pointeur, qui note tous les passages de bus à un point de contrôle !

Notre tente retrouvée, nous demandons au chauffeur de taxi qui nous a aidé de nous ramener à Hatun Matchay. Une heure plus tard, nous arrivons. Quelques gouttes tombent. Autant le dire tout de suite, nous sommes vraiment les seuls.
Première chose à faire, monter la tente.

La tente dans le refuge…

Vu le temps, nous essayons dans une cabane au toit de paille. Mais avec le trou en son centre, toutes nos affaires sont vite mouillées.
On décide alors de faire au plus pratique et on déplace la tente dans le refuge, à l’abris du vent et de la pluie. Puis vient une loooooongue attente. Parce qu’être au milieu de nul part dans le seul but de grimper, c’est sympa mais ça limite les activités en cas de mauvais temps…

Nous avons déjeuner, fait un peu d’exercice pour se réchauffer, imaginer que le soleil était au rendez-vous… Bref, nous avons passé le temps jusqu’à 19h, heure de notre dîner avant qu’il ne fasse vraiment trop sombre. Puis activité du soir, nous (enfin Gérald) essayons de faire un feu avec les quelques brindilles et vieilles planches humides que nous trouvons. On s’enfume plus qu’on se réchauffe mais on s’occupe.

La nuit est longue mais heureusement, nos sacs de couchage sont chauds.

Activité matinale : faire la vaisselle dans la rivière

Le lendemain matin, le soleil est là ! Petit-déjeuner sous la chaleur des premiers rayons puis départ pour les voies ! Tactiquement, nous choisissons un secteur exposé Est, histoire de profiter de ce soleil tant attendu.

Nous l’atteignons au bout d’une demi-heure (le site étant à 4300m, chaque pas compte…). Mauvaise surprise, les départs des voies, voire les voies entières, sont déséquipés . On fait quelques autres secteurs par ici, ils sont dans le même état.

Le plateau de Hatun Matchay

Direction donc les autres secteurs. On met 1h30 à les atteindre, le même temps qu’a mis le brouillard à se lever. On arrive à trouver une voie qui nous plaît et c’est parti !

Le temps que nous l’essayions tous les deux, le brouillard s’est bien installé, on ne voit pas à plus de 50m et on commence à avoir vraiment froid.
On remonte le long des falaises pour explorer tous les secteurs. Ariane a vraiment du mal avec l’altitude alors que Gérald gambade comme un cabri (infatigable ce Gérald…)

Le brouillard nous a rattrapé…

Les gouttes arrivent, tout comme notre ras-le-bol.
Après un petit brainstorming, nous décidons de plier bagages, tant pis pour la deuxième nuit, marre de la pluie et d’avoir froid.
On arrive à réduire le poids de notre sac en nourrissant un chien, puis en donnant de la nourriture au berger du coin (Antonio) qui passait par là.

C’est sous la pluie que nous commençons la descente. Chargés comme nous étions, nous avons mis 1h45. Arrivés en bas, nous chopons un collectivo qui va directement à Huaraz en 1h30. Premier arrêt, l’agence de location de matériel qui nous voit arriver trempés. Le remboursement d’une journée de location compense la nuit d’hôtel.

Bien contents de finir la journée sous une douche bien chaude.

PS : Si vous allez à Hatun Matchay, évitez la saison des pluies….

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