Huu Lung, entre falaises et rizières

Au Vietnam, nous avons découvert sur Internet un site de grimpe à une centaine de kilomètres de Hanoi.

Huu Lung, here we come !

Une fois à Hanoi et après renseignements pris, nous sommes allés voir la salle de bloc locale, Vietclimb, ouverte par un Franco-Vietnamien. Nous avons pu réserver notre logement et obtenir plus d’informations sur Huu Lung.
Plus qu’à louer une moto et nous partons le lendemain pour 6 jours dans la campagne vietnamienne.

Gérald sur la moto, bien chargée pour 5 jours de grimpe

Nous arrivons après 3 bonnes heures de serrage de fesses sur la moto et un orage évité de justesse. Le décor change complètement : des rizières partout, des montagnes karstiques, des buffles, des femmes au chapeau pointu et tous les enfants qui crient “Hello !” à notre passage.

Le homestay, le seul de la région, est une maison traditionnelle (maison en bois sur pilotis) dans laquelle des matelas sont posés au sol, avec moustiquaire, lampe de chevet et malle pour chacun. Des sanitaires très corrects et les propriétaires super gentils qui nous préparent les repas.

Nous rencontrons les autres grimpeurs, majoritairement occidentaux. Une fois le homestay complet, l’ambiance est sympa, ça parle grimpe et projet pour le lendemain.

Secteur Woofstuck

Pour notre premier jour, nous partons tester le secteur Woofstuck, fraîchement ouvert durant l’hiver.
Après avoir roulés dans les rizières, nous laissons la moto pour continuer à pied. On voit la falaise, la marche d’approche n’est pas longue mais très mouillée : elle se finit dans un jardin totalement inondé, les pieds dans l’eau.
La première voie, une soi-disant 6a nous surprend pas mal et nous la trouvons sous-cotée.
Notre nuit ayant été courte, la session n’est pas très dynamique mais on se motive quand même à tester la 7b+ qui n’est pas aisée.
Le calcaire est assez poussiéreux, ce n’est pas forcément les sensations qu’on préfère mais ça nous fait travailler.

Le soir, au homestay, nous discutons avec les autres grimpeurs qui nous confirment les problèmes de cotations de certaines voies. Nous voilà rassurés !

La traversée des rizières pour aller à la Conche, au bout à gauche

Nous passerons les prochains jours sur la falaise de la Conche. Celle-ci est payante puisque nous sommes dans un verger de pommes-cannelles (ou chirimoya). Il y en a sur tout les flancs de falaises par ici !
Le tufa d’ici nous est plus familier et ce n’est pas pour nous déplaire ! Les voies sont sympas, assez variées et mesurent entre 20 et 30 mètres. Les départs des voies faciles sont costauds, souvent des dévers à passer pour commencer la voie.
Par ici, les voies vont du 6a au 7b+, même si après avoir testé la 7b+, nous serions plutôt d’avis d’enlever le + étant donné les 2 repos totaux et la difficulté qui est condensée sur 4m.
Les nombreuses 7a+ sont belles, très différentes les unes des autres et nous avons apprécié de les grimper.
Des enfants sont venus nous voir, d’abord timides, ils se sont vite habitués à nous et ont commencé à fouiller dans nos affaires. Les lunettes Y&Y, pour voir les gens grimper sans lever la tête ont eu du succès mais c’est le téléphone de Gérald qui a été l’objet de toute leur attention et on dirait qu’ils ont testé l’appareil photo…

Photo prise par les enfants avec le téléphone de Gérald…

Nous avons quand même réussi à quitter la roche pour aller visiter les environs, notamment la vallée de Dong Lam. C’est un des grimpeurs du homestay qui nous a conseillé la balade en nous avertissant des difficultés de la route suite aux pluies journalières (saison des pluies, quand tu nous tiens…).

Belle balade entre les buffles

Et en effet, dès que nous quittons la route principale, le chemin de terre offre à Gérald la possibilité de s’essayer au cross ! La gadoue aura quand même raison de la moto et nous continuons à pied. C’est vraiment très beau, plein de prairies toutes vertes avec chevaux, vaches et buffles qui se reposent. Les buffles sont assez terrifiés lorsqu’ils nous voient, ce qui est étrange vu la taille des bébêtes. Nous longeons un cour d’eau, toujours entourés des falaises énormes, parfois abritant des grottes impressionnantes mais inaccessibles vue leur hauteur.

Des grottes partout !

La nuit tombant tôt, nous devons faire demi-tour vers 17h30.

Derrière le pic, il devrait y avoir un lac mais impossible d’aller vérifier…

Nous sommes aussi allés voir le bout de notre route menant au homestay qui semble morcelée par de nombreux lacs et cours d’eau. Après 20 minutes de moto, nous arrivons au bout de la vallée. Nous sommes entourés de montagnes, un lac aux eaux turquoises devant nous et le bruit des crapauds. Google satellite nous a montré un autre lac, tout rond mais nous devinons rapidement que ce dernier se situe dans un cirque créé par les montagnes devant nous mais totalement invisible et inaccessible… Petite déception.

Notre séjour à Huu Lung se termine sous la pluie un vendredi matin. Le retour en moto est frais, nous n’avons pas pensé à prendre de pull. Mais heureusement, la pluie s’est arrêtée avant notre départ !

Les belles rizières… Elles sont partout !

Au final, nous avons apprécié le site d’escalade, même s’il mériterait d’être plus usité pour parfaire les cotations.
Nous avons payé 30€ par jour la demi-pension à 2 pour deux matelas posés par terre, des sanitaires communs, une soupe de nouille avec deux œufs, des fruits et des cacahuètes au petit-déjeuner et plein de petites assiettes de légumes, tofu et viande, toujours accompagnées de riz et de fruits en dessert pour le dîner.
Nous avons trouvé le rapport qualité-prix assez mauvais.
Comparé à des logements à Hanoi ou ce que nous avions payé à Thakhek au Laos pour un bungalow avec salle-de-bain privative, nous avons trouvé ça cher. Mais nous espérons que ça paie le matériel pour ouvrir les voies !

Si vous voulez grimper au Vietnam et que Cat Ba, dans la baie d’Halong ne vous tente pas, n’hésitez pas à aller voir Vietclimb pour aller grimper à Huu Lung. C’est vraiment magnifique !

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3 thoughts on “Huu Lung, entre falaises et rizières

  1. Bonjour,

    En temps que grimpeur basé sur Hanoi, je suis ravi de constater que vous avez passer un bon séjour à Huu Lung.

    En revanche la dernière section de votre billet me laisse pantoix:

    `Par contre, nous avons trouvé que le logement avait un assez mauvais rapport qualité-prix. Nous avons payé 30€ par jour la demi-pension à 2 […]`

    En effet, en temps que ‘grimpeur’, vous bénéficiez d’équipement en place qui ont nécéssité sueur et investissement. Votre séjour, outre la valeur intrinsèque, permet aussi le financement de voies, et la construction du dit homestay.

    `Comparé à des logements à Hanoi ou ce que nous avions payé à Thakhek au Laos`

    Vous comparez ce qui n’est pas comparable. Vous ne pouvez pas dire “c’est super ce bout de paradis perdu” puis comparer ça à une autoroute à grimper ou à une fourmillière humaine. Les couts ne sont pas les mêmes, le modèle économique non plus.

    `une soupe de nouille avec deux œufs, des fruits et des cacahuètes au petit-déjeuner et plein de petites assiettes de légumes, tofu et viande, toujours accompagnées de riz et de fruits en dessert pour le dîner.`

    Le homestay offre aussi un petit déjeuner “avec du pain”. Outre ce détail, il est localisé au Vietnam, et manger de la nourriture vietnamienne, c’est normal. Surtout dès que les autres européens les plus proches sont à 50 kms.

    Enfin, Thu, gentille tenancière du homestay, cuisine vraiment bien et se démène pour fournir une nourriture variée et abondante. Elle mérite un peu plus de reconnaissance, il me semble.

    Bref, si vous êtes un jour de passage sur Hanoi, je serait ravi d’en discutter avec vous autours d’une bière.

    Bien cordialement,

    1. Bonjour Benoit,

      Peut être avons nous mal tourné la phrase (que je viens de changer pour une meilleure compréhension, j’espère !), car nous ne mettons pas en doute les compétences culinaires de Thu qui nous a très bien accueillis et est une très bonne cuisinière.
      Nous aurions juste préféré un petit déjeuner qui ne sorte pas d’un sachet et une chambre moins… collective !
      Quoiqu’il en soit, comme nous l’avons mentionné dans notre article, nous sommes conscients que le matériel d’ouverture des voies est compris dans le prix.
      Et, quoiqu’on en pense, si on repassait par là, nous repaierons le prix pour grimper dans ce paradis !

      1. Disons que se perdre dans la campagne vietnamienne est une aventure à part entière que certains peuvent ne pas apprécier c’est sûr.

        > Et, quoiqu’on en pense, si on repassait par là, nous repaierons le prix pour grimper dans ce paradis !

        Faites moi signe, y a plein d’autres falaises sous-cotées. Je serai ravi de grimper avec vous.

        Hésitez pas à faire des retours sur https://www.thecrag.com/climbing/vietnam/area/2279523057 . Surtout pour les voies dures, dans le 7, les locaux manquent de volume et de points de comparaison. En gros, 7a, 7a+ on y arrive, et au dessus, on y arrive pas encore forcément… Vous pouvez faire des proposition par voie de cotation personelle.

        (Pour info la 7b+ de la conche, le pouvoir du moment présent, va être décoté à 7b, si ce n’est 7a+…)

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