C’est deux jours avant d’arriver à Huaraz que le charme a opéré… Nous sommes tombés amoureux de Lima la grise !
Bon, ok, pas TOUT Lima mais plutôt Miraflores et les bords de mer. Car la ville est bordée par l’océan Pacifique mais ce n’est que 60m plus haut que les festivités commencent.
Nous avons donc décidé d’y passer une semaine après Huaraz, histoire de retrouver un peu de chaleur…
Nous avons trouvé un logement assez sympa à Miraflores. Par contre, ça construit beaucoup dans le quartier, donc il n’est pas exceptionnel de se retrouver à côté de travaux. Le quartier se situe le long d’une promenade qui surplombe l’océan, à l’Ouest. Autant dire qu’il y a du monde au balcon à l’heure du coucher du soleil !
Il y a aussi de nombreux cafés et des restaurants à la pelle. On a d’ailleurs très bien mangé (ce n’est pas la capitale de la gastronomie péruvienne pour rien), mais il faut s’attendre à avoir des prix bien plus élevés que dans le reste du pays.
Pour découvrir la ville, rien de mieux que le truc à la mode en ce moment: les free walking tours. Le principe est qu’une personne normalement “locale” nous fasse visiter un quartier de la ville (généralement le quartier historique) agrémenté d’explications, et qu’il ou elle soit rémunéré au pourboire. Nous avions déjà tenté l’expérience à Cusco et c’était pas trop mal, nous avions entendu de très bons commentaires sur ces tours dans la capitale.
Le tour choisi donne rendez-vous à Miraflores et nous accompagne dans le bus jusqu’au centre historique. Malheureusement, nous avons été très déçus : le pseudo-guide nous prenait pour des neuneux, il était assez prosélyte et il ne nous a rien dit de plus qu’un guide papier. Nous avons donc quitté la visite plus tôt que prévu et il a pu s’asseoir sur son pourboire…
Parmi les visites qui nous ont vraiment plus, le musée Larco, du nom d’un archéologue anglais de la première moitié du 20ème siècle. Ce Monsieur Larco est venu au Pérou et a mis à jour des civilisations précolombiennes, jusqu’à mettre au point une sorte d’arbre généalogique des civilisations de cette région du monde. Il a pu remonter jusqu’à 10 000 ans avant notre ère grâce à des tonnes d’objets trouvés dans tout le pays. Il en a donc fait un musée qui réuni plus de 40 000 pièces, pratiquement toutes visibles grâce à l’ouverture au public des fonds du musée.
Les objets, très (trop?) bien remis en état, sont classés thématiquement mais on nous montre comment une période et une région peuvent être devinées simplement par le style de dessin et les couleurs employées. On découvre aussi que certains peuples travaillaient la céramique de manière industrielle, à base de moules. Quelques textiles sont exposés et de nombreux objets en or et argent, des bijoux aux costumes, des armes à la vaisselle. Grâce à ces objets, nous avons une très bonne visibilité des différentes cultures du Pérou.
Et même le bâtiment est très agréable, dans une belle maison coloniale blanche entourée d’un jardin luxuriant.
Comme tout bon touriste, nous avons également visité le quartier de Baranco, très sympa avec ces maisons coloniales colorées en plus ou moins bon état. Le fameux pont des soupirs nous a cependant déplu, trop touristique et sans intérêt.
Quitte à être dans le quartier, autant en profiter pour faire un tour au musée d’art contemporain de Lima (MAC pour les intimes). Nous avons pu voir une expo vidéo de Donna Conlon et Jonathan Harker, intitulée En tus mano qui traite du problème du plastique dans notre monde en cinq vidéos. Une deuxième salle était consacrée à Corbata, une oeuvre de l’artiste péruvienne Gloria Gomez-Sanchez. Déjà présentée 50 ans plus tôt, le musée remet l’oeuvre sous le regard des spectateurs et l’évolution des mentalités sur le rôle des genres.
Le hall principal était dédié à une remise en question du musée qui tentait d’interroger le spectateur sur le rôle d’une telle institution. Une dizaine d’œuvres était exposée, toutes réalisées par différents artistes péruviens. Chacun d’entre eux tentait, grâce à différents média, de dénoncer une injustice ou un aberration de l’espèce humaine. C’était très intéressant mais on en voulait plus, plus d’œuvres de chaque artiste pour mieux comprendre l’art contemporain péruvien. Bref, nous avons apprécié notre visite même si Ariane a regretté qu’il n’y est pas de collection permanente.
Pour finir en beauté avec Lima, ou au moins d’une manière péruvienne, nous sommes allés visiter Huaca Pucllana, un site de ruines de la culture Lima (entre 100 et 650) en plein centre de Miraflores. Constitué de pyramides, ce site était un lieu cérémoniel, le pied des pyramides étant plus populaire que le sommet, réservé à l’élite. De nombreux sacrifices ont été réalisés ici, notamment des sacrifices de femmes, dont une a été retrouvée avec son bébé. Les femmes donnant la vie, elles étaient une offrande encore plus importante pour les dieux…
La particularité de ce site est d’être réalisé en pierres d’adobe placées à la verticale pour mieux résister aux tremblements de terre (fréquent, Gérald en a senti un un soir, il était de 5,6 et le centre était à moins de 60km de Lima!).
Le site est assez intéressant mais il ne se visite qu’avec un guide qui n’accorde qu’une heure par groupe, c’est donc un peu bâclé et la guide n’attendait pas toujours que tout le monde soit là pour commencer ses explications. Dommage.
Pour finir, quelques noms de restos que nous avons particulièrement aimés:
- Al Fresco, pour ses poissons et ses ceviches. Les prix sont raisonnables.
- El Bodegon, pour ses plats péruviens ultra bons.
- Jeronimo, pour son ambiance et ses plats. Assez cher.
- Pan Atelier pour ses petits déjeuner et son pain.
- La Mora, pâtisserie pseudo-française qui fait de bons gâteaux, ouvert de 8h à 23h.
- La raffinerie, pâtisserie française qui fait de très bons choux à la crème.
C est beau mais je voyais ça plus grouillant de monde…