Sipi

Nous voici arrivés dans les montagnes du Mont Elgon, tout à l’Est, à la frontière avec le Kenya.

Après quelques visites de lieux de villégiature, nous posons notre tente au Mose’s Campsite. En plus de n’être vraiment pas cher, c’est le campement qui a la plus belle vue : d’un côté la belle cascade principale, de l’autre, la vallée et l’orientation du coucher de soleil.

Vue sur la vallée depuis le camping

Car l’intérêt de venir à Sipi, tout petit village dans la montagne, c’est d’aller voir les grandes cascades qui parsèment toute la région. La principale étant au fond d’un cirque.

Nous avions un deuxième intérêt : quelques voies ont été ouvertes pour pouvoir grimper.

Donc, notre premier jour est consacré à la grimpe, après un réveil et un petit déjeuner face à une vue de rêve…

Nous nous sommes renseignés via Thecrag.com qui parlait d’un conflit entre un certain Rob, des grimpeurs et la police. En gros, ce Rob s’est approprié l’activité « escalade » de la région et il fait payer tout le monde, avec ou sans matériel, avec ou sans besoin de ses services. Nous avions également lu que cette falaise équipée ne lui appartenait pas et que donc, en tant que grimpeurs autonomes, nous n’avions pas à lui verser le moindre centime. Enfin, le site conseillait d’aller voir la police en premier lieu pour leur signaler notre intention de grimper et éviter tout problème.

Nous sommes donc allés au poste de police qui ne savait pas du tout de quoi nous parlions et a décidé que puisque nous grimpions sous le Mose’s Campsite, la falaise ne devait pas appartenir à ce fameux Rob.

Le staff de notre camping nous a tout de même prévenu que Rob gérait l’escalade et qu’il fallait aller le voir avant de grimper.

Bref, après notre passage et notre discussion avec le chef de la police, nous avons tiré notre rappel qui se situait pile en face de notre tente !

La falaise avec les voies qui s’arrêtent au changement de couleur de la roche

Les voies sont très courtes et faciles : moins de 10m à part une de 28m. Les cotations vont du 5 au 7a, avec seulement une 6b+ et une seule et unique 7a (dont les 10 premiers mètres sont en 6b+). Nous nous échauffons dans la 6a et constatons que les cotations sont en fonction de la longueur de la voie : assez sévères. On continue dans une 6b. Quand Ariane descend, un homme nous interpelle et nous demande si on a le reçu de Rob prouvant notre autorisation de grimper ici. Nous lui expliquons que nous sommes allés voir la police et que nous n’avons pas de raison de payer pour grimper.

L’homme réfléchie et repart chercher ce fameux Rob. Pendant ce temps, Gérald fait la voie pour récupérer les dégaines et comme nous sentons que la situation risque de s’envenimer, nous attendons que l’homme revienne. Le voici donc, 10 minutes plus tard. Il nous dit qu’il fait parti des agriculteurs qui entretiennent le terrain (soit 3m de large sur 15 de long), appelle Rob et tend le téléphone à Gérald.

La discussion semble légèrement houleuse. Rob explique que chaque grimpeur doit lui payer un dû parce qu’il s’occupe de l’entretien de la falaise. Gérald lui demande alors la somme et nous trouvons les 40 000 shillings ougandais exagérés par rapport à notre activité et au nombre de voies sur la falaise. Pour ne pas avoir de problème, nous décidons de partir.

Après réflexion, nous n’aurions pas dû suivre les conseils de Thecrag.com. Nous aurions dû aller directement voir ce Rob et tenter de se mettre d’accord sur un prix. Car nous comprenons que parfois, il faut payer pour grimper, certaines falaises étant situées sur des terrains privés. Mais cette fois-ci, nous avons trouvé le prix trop élevé et, comme souvent dans ce pays, nous avons eu l’impression qu’une étiquette « touriste = pompe à fric » était collée sur notre front.

Après cette expérience avortée, Ariane va se changer les idées en allant courir. Les gens l’ont vraiment dévisagée durant toute sa course, certains ayant même bien ri à son passage. Et malgré le trajet (ça monte et ça descend), elle a tenu une petite heure.

Coucher de soleil depuis la tente

Notre première journée à Sipi s’achève sur un beau coucher de soleil face à notre tente…

Le lendemain, levée à 9h pour aller voir les fameuses cascades. Thomas, notre guide, nous a demandé 30 000 shillings par personnes pour 3h de promenade à travers champs et jardins. La balade est très belle entre bananiers et caféiers. Nous découvrons les activités des gens, comme cette dame qui fait sécher son maïs pour en faire de la bière (elle rajoutera du millet) qui sera prête deux jours plus tard.

Séchage du maïs avant la transformation en bière

Les cascades sont toutes très hautes (au moins 30m) et très rafraîchissantes !

Cascade rafraîchissante !

La promenade est une boucle et nous revenons à notre tente vers midi. Nous profitons de l’après-midi pour nous reposer.

En fin de journée, Gérald a tout prévu pour faire un beau feu de camp, en ramassant les brindilles une par une et en les alignant parfaitement pour attiser le feu. C’est donc une belle soirée autour du feu qui s’annonce. Mais à peine l’a-t-il allumé que la pluie s’invite pour 2 bonnes heures… La soirée se passe donc passivement sous la tente…

Nous remballons toute nos affaire le dimanche matin. On reprend la route et on se rapproche de Kampala pour un dernier arrêt à Jinja !

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