Nous avions un peu de temps et avons décidé d’aller faire un tour à Pakbeng. Ce village, à 150km de Luang Prabang, est accessible pratiquement qu’en bateau.
Tout content de changer de moyen de transport, nous décidons de faire l’aller-retour sur 3 jours. Et pour occuper la deuxième journée, nous avons découvert qu’il y avait un sanctuaire d’éléphants.
Donc en plein Pimay (nouvel an laotien), nous avons pris un tuktuk à 7h du matin qui nous a emmené à la gare de ferry de la ville, au bord du Mékong.
Le bateau, un slow boat, est grand et il y a pas mal de monde à l’intérieur, principalement des locaux. Nous sommes donc partis pour une journée de bateau, sans vraiment savoir à combien d’heures correspond une journée.
Nous pensions pouvoir acheter de quoi manger sur le bateau mais il n’y a que des chips et des soupes déshydratées…
Le bateau est très bruyant, le gros moteur à l’arrière n’est pas vraiment isolé phoniquement.
Il part à l’heure, à 8h30. Autant dire qu’après avoir bouquiné, joué sur nos téléphones, écouté de la musique, le trajet était encore trèèèèès long. Au final, nous avons mis 9h30. Le bateau fait des arrêts pour déposer des gens dans de minuscules villages où les enfants se baignent dans le Mékong, tout comme les buffles, alors que les vaches préfèrent la partie bronzette sur la plage.
Pas mécontents d’arriver, nous découvrons que l’hôtel dans lequel nous avions réservé notre chambre a envoyé un tuktuk. Il faut dire que pendant Pimay, tout le monde est en ville et que les villages sont plutôt vides de touristes. La bonne occasion pour se faire plaisir et bénéficier de méga réductions dans les hôtels. Nous avons choisi le “Sanctuary lodge”, qui est l’hôtel du parc aux éléphants.
Notre chambre est grande, avec, pour une fois, une vraie douche, des toilettes à part, et un grand lavabo à deux vasques, le pied !
Nous avons super faim puisque nous avons grignoté seulement quelques biscuits depuis la veille au soir et partons en ville trouver de quoi dîner. Nous découvrons avec surprise 2 restos indien-laotien, et vu la taille du bled, on ne s’y attendait pas ! Beaucoup d’endroits sont fermés pendant le nouvel an et nous finissons finalement dans un des 2 restos lao-indien. Pas mauvais mais pas exceptionnel.
Après une bonne nuit de sommeil et une super vue malgré la brume au réveil, nous prenons notre petit-déjeuner et rencontrons Wendy, la manager du Mekong Elephant Park, de l’autre côté de la rive.
Vers 9h, nous partons avec elle prendre le bateau et traverser. Puis nous allons à la rencontre des éléphants. Wendy étant française, nous sommes heureux d’avoir ses explications et d’en apprendre un peu plus sur le pays et les us et coutumes des Laotiens.
Ce parc est un sanctuaire pour les éléphants. Il en accueille 4 sur 20 hectares, dont 3 d’entre eux ont passé une bonne partie de leur vie à travailler ou à être exploités. Le parc leur permet d’avoir une retraire, voir une vie pour celui qui n’a jamais travaillé, sereine, dans la nature.
Nous rencontrons deux des éléphants, deux femelles de 19 et 30 ans, et leurs cornacs. Nous en apprenons beaucoup sur la vie des animaux et des cornacs, la situation des pachydermes dans le pays qui fut celui des millions d’éléphants et la situation du pays en général.
Les animaux sont impressionnants. Ici, on ne monte pas dessus, on les respecte et nous marchons à leurs côtés, leur donnons quelques bananes, découvrons leur force et leur agilité (voir un éléphant se mettre sur ses pattes arrières pour chercher des fruits dans les arbres est très impressionnants), ainsi que leur intelligence.
Après un effort avorter d’un des éléphants pour récupérer un jackfruit dans l’arbre, Ariane décide de grimper pour faire plaisir à l’animal qui la suit du regard jusqu’à sa tâche accomplie.
Nous les accompagnons ensuite jusqu’au Mékong pour que les femelles puissent se rafraîchir. Une des deux descend sur la plage à moitié assise, on les sent heureuses. Dans l’eau, nous mesurons la force de ces animaux en voyant les remous autour d’eux. Nous les entendons aussi barrir, leurs cris résonnant partout autour de nous.
Notre journée se fini avec les pachydermes, nous revenons à notre hôtel enchantés. La chaleur nous accable et nous passons l’après-midi à somnoler sous l’air-conditionné. Pour une fois, ça fait du bien.
Le lendemain, départ à 8h15 pour prendre le bateau de retour à 9h. Ce n’est pas qu’il y a de la distance entre l’hôtel et le bateau, mais qu’il se rempli très vite et qu’il faut arriver tôt pour choisir sa place.
Le trajet du retour est heureusement plus court puisque nous sommes dans le sens du courant. Mais avec tous les arrêts du bateau pour récupérer des gens, nous avons quand même mis 8 bonnes heures !