Nous quittons Cusco, assez contents du bus qui nous attend. Nous avons choisi la grande classe : Cruz del Sur ! Et on n’a pas été déçu : écran individuels avec films, musique et jeux à la demande, siège cama partout (inclinable à 160°), dîner chaud, couverture et oreiller… Le pied !
On s’installe, on commence un premier film chacun, tous les films étant sous-titrés en anglais. Par contre, ça tourne un peu. En plus, faut lire. Le dîner – presque – chaud arrive, pas mauvais. Ça continue de tourner. Donc voilà, il est 20h15, Ariane lâche son film et ferme les yeux en attendant que les virages s’arrêtent, bien que Google Map ne lui donne que peu d’espoir… Et c’est parti pour 14h de virages non-stop ! Elle réussira à rouvrir les yeux une fois arrivée à destination.
Une fois Ariane remise de ses émotions, on file vers notre hôtel. Là-bas, comme dans beaucoup d’hôtels, ils ont l’option tour opérator. On en profite pour réserver un vol pour demain matin, à nous les lignes de Nazca ! Et ils nous proposent même une visite du cimetière de Chauchilla, avec guide en Français (en fait, les propriétaires de l’hôtel parlent français, et ça nous fait un bien fou….).
Nous partons à la recherche de quoi petit-déjeuner et surtout de Coculine locale avant de commencer les visites dans la ville.
Nazca n’est pas une ville très belle mais elle a le charme des villes chaudes (elle se situe dans un désert où il ne pleut que 30mm par an), avec ses pauses de 14h à 17h et sa vie nocturne en t-shirt.
Direction le musée Antonini, un peu éloigné du centre ville et très mal indiqué. Ce musée raconte l’histoire archéologique de la région et de ses habitants, les Nazca, de -200 avant notre ère à 600 après. On nous demande quelle langue on parle avant de nous refiler un cahier A4 96 pages (recto-verso) à potasser durant la visite. Nous avons donc commencé assidûment avant de perdre le file juste après l’historique. Bref, le musée a de très belles poteries, on dirait qu’elles sont récentes et quelques autres objets impressionnants. Il pourrait être plus didactique.
Pour informations, les Nazcas étaient un peuple pacifique et très religieux. Cette culture s’est développée à partir des Paracas, qui vivaient légèrement plus au Nord. Ils ont d’ailleurs cohabités pendant quelques temps.
Les Nazcas étaient végétariens car il n’y avait tout simplement pas d’animaux pour les nourrir, à part ceux de la mer, à 80km de là. Ce régime alimentaire fait qu’ils étaient de grands agriculteurs et il a beaucoup joué sur leur santé.
Bien que pacifiques, ils pratiquaient les sacrifices humains en tranchant la gorge des gens choisis par le chamane, particulièrement les enfants, d’où une très forte mortalité infantile.
D’ailleurs, ils momifiaient leurs morts avant de les mettre dans des sortes de caveaux enterrés. Avec eux étaient déposés de la nourriture et des objets.
C’est donc eux qui ont tracé les immenses lignes et les figures qui ne sont distinctives que du ciel. Ils ont également créé beaucoup de céramiques et des textiles.
Nous avons ensuite visité le Planetarium de Maria Reiche, situé dans l’hôtel Nazca Lines. Maria Reiche est une Allemande qui, en 1932, arriva au Pérou et s’intéressa aux lignes de Nazca fraîchement découvertes. Elle y consacra sa vie, au point de finir ses jours dans l’hôtel Nazca Lines pour être au plus près des lignes. Sa théorie était que les dessins avaient une fonction astronomique liée à l’agriculture.
Donc, dans cet hôtel, à 18h30, un guide fait la visite en français. Il nous conduit alors sur le parking derrière l’hôtel où se trouve un mini planétarium dans lequel est projeté les fameux géoglyphes de Nazca. Le seul intérêt de cette visite se trouve donc dans les commentaires du guide qui nous explique les différentes théories existantes sur leur raison d’être, comment elles ont pu être réalisées… C’est assez intéressants, surtout avant d’aller les voir en vrai.
Le lendemain, levés aux aurores (enfin… 7h). Un minibus vient nous chercher à 7h30 pour nous conduire à l’aérodrome. On est tout excité, Gérald à la chanson des Mystérieuses Cités d’or en tête, on va passer un bon moment.
Arrivé à l’aérodrome, il y a du retard dans les décollages à cause de la brume qui met un peu de temps à se dissiper ce matin. Les vols se font toute la journée mais on nous a conseillé d’y aller le matin pour une meilleure luminosité et moins de turbulences.
A 8h30, on vient nous chercher, on passe au check-in puis direction la piste. Des dizaines de coucous sont alignés, le nôtre est le plus beau. Nous sommes 5 à embarquer et c’est assez petit dedans.
C’est parti, un tour de piste et c’est le décollage ! Ça a beau être le matin, ça commence déjà à secouer… Première figure, la baleine. Le pilote penche à droite pour les passagers dudit côté, puis à gauche pour les autres.
Dès la première figure, Ariane commence à vaciller. Le vol de 30 minutes sera une succession de mouvements de l’avion pour que tout le monde puisse bien voir. A 5 minutes de la fin, Ariane n’en peut vraiment plus et le petit sachet mis préventivement devant chaque siège sera le bienvenu…
Gérald a beaucoup aimé et a fait de belles photos, c’est le principal !
Nous rentrons nous reposer et nous remettre de nos émotions, avant d’aller visiter le cimetière de Chauchilla. C’est un des propriétaires de l’hôtel qui nous accompagne. Il est ancien guide touristique et parle très bien français, même s’il n’a jamais quitté l’Amérique du Sud. On apprend plein de choses sur la ville et la région avant d’arriver. Le cimetière contient des restes de momies humaines de la période Nazca, en plus d’autres artefacts, comme des poteries et des restes de victuailles.
Notre guide nous explique pourquoi ce cimetière se visite et comment se déroulait la vie et la mort des Nazcas. C’est très intéressant et nous pensons que sans explications, le cimetière manque vraiment d’intérêt.
C’est tout pour Nazca. Direction Lima, toujours avec la compagnie Cruz del Sur. Ariane a pris son médicament et on a vérifié le trajet, ça tourne presque plus, on suit la côte.
Le début du trajet est pas mal du tout, la route passe par les géoglyphes et on arrive à en voir deux, ceux qui sont au pied du mirador. Plus loin sur la route, on voit des géoglyphes Paracas, dessinés à flanc de montagne, beaucoup plus visibles !
Nous avons également croisé quelques voitures d’intendance de la course du Dakar qui a commencé le même jour.
