Après une énième nuit dans le bus (sans vraiment dormir cette fois-ci), nous sommes arrivés à La Quiaca pour passer la frontière. A 6h30, nous voilà en Bolivie. Le passage à la frontière a été très rapide mais le dépaysement n’en est pas moins grand.
Direction la gare routière pour choper un bus et aller à Tupiza, 1h30 plus à l’Est. Nous avons eu du mal à choisir notre première destination, notre but étant de faire un tour dans l’Altiplano et de voir le fameux Salar de Uyuni. La seule solution en tant que touriste est de trouver une agence et de faire un tour avec un guide.
Après une bonne heure sur internet à chercher un logement correct à Uyuni (et sans résultat convainquant), nous avons décidé d’aller à Tupiza, autre ville qui permet de faire ce fameux tour guidé.
Nous avons suivi une compagne de voyage rencontrée à la sortie du bus, en Argentine, et avons atterri à l’hôtel Butch Cassidy. Ça a été une agréable surprise, c’était propre et le personnel était très gentil.
Ensuite, direction le centre de la ville pour trouver une agence qui nous convienne. Le tour proposé est le même pour toutes les agences : 4 jours 3 nuits avec le même trajet. Alors clairement, toutes proposent le même tarif. On s’est décidé au feeling et avons opté pour Cerro Torre, départ le lendemain matin, à 7h25. Bye-bye le petit-déjeuner qui avait l’air tellement bon….
Notre guide s’appelle Anti ( pas entièrement sûre de l’orthographe… désolée !) et nous sommes rejoint par notre nouvelle compagne de voyage – une Australienne -, et un couple de Néerlandais. A 5 dans la voiture avec tous les bagages, nous essayons de changer de place à chaque arrêt.
Direction l’Altiplano et on comprend tout de suite l’importance du 4×4, les routes ne sont pas goudronnées, nous avons affaire ici à des dirty roads comme ils les appellent. Nous montons dans la montagne. Tupiza est à 2800m, nous arrivons rapidement au-dessus de 4000m. On traverse des paysages assez variés, avec des falaises très belles et quelques cactus. Ça ressemble beaucoup au Nord Ouest argentin mais bon, pas blasés pour un sou, on s’émerveille toujours ! Ensuite, on aperçoit nos premiers lamas. Tout le monde est tout excité, même si on va très vite en avoir marre de voir leur tronche ! Surtout qu’ils colorent le paysage de cercles noirs avec leurs petites crottes !
Après quelques arrêts, nous arrivons au village Cerillos, village typique aux toits recouverts d’une belle chevelure blonde. On croise un bébé lama et une vieille dame habillée de manière traditionnelle, avec une jupe arrivant aux genoux, des bas, des tresses et un chapeau. Depuis notre arrivée en Bolivie, nous avons croisé de nombreuses femmes portant encore le costume traditionnel.
On déjeune dans ce village puis direction la Ciudad del Encanto. On a l’impression qu’un géant a jouer à faire des gouzi-gouzis avec du sable mouillé (mais si, vous savez, les jeux de sable à la plage quand on est enfant !) ! C’est très impressionnant !
On reprend la route et on croise nos premières autruches. Toute la voiture est étonnée, personne ne s’attendait à voir ces animaux ici.
Prochain arrêt, un village fantôme de Boliviens qui exploitaient des mines d’argent en se faisant eux-mêmes exploiter par les Espagnols jusqu’à ce qu’il n’y est plus de Boliviens, faute aux espagnols qui ont apporté leurs virus avec eux.
La journée continue, entre paysages désertiques, lamas et picunias (paraît que ça s’appelle des vigognes en français). On s’arrête régulièrement, on croise un premier lac et nous apercevons nos premiers flamants roses.
Puis première nuit dans une auberge à plus de 4000m où nous sommes le seul groupe. Parce que, faut le dire, on ne se sent pas vraiment seul au monde. Même si nous sommes hors-saison, depuis Tupiza, nous sommes suivis par 5 à 6 voitures qui font exactement le même trajet. Bon, même si l’auberge était confortable et fournissait des couvertures en quantité suffisante, la nuit à cette altitude n’a pas été la meilleure.
Deuxième jour sous le signe de l’eau. Départ à 6h30 pour aller admirer toute une série de lacs, de plein de couleurs différentes liées aux éléments chimiques rejetés par les volcans alentours (arsenic – lac vert -, borax – lac blanc – , souffre – lac jaune -…). A part celui à l’arsenic, tous accueillent plein de flamants roses. Nous sommes tous ébahis! Même si nous avions vu des photos, donc que nous savions qu’il y avait des flamants roses ici, nous sommes quand même à plus de 4000m !
Nous avons également pu nous baigner dans des sources chaudes à 45°. C’était vraiment agréable et ça a compensé le manque de douche de la veille. Nous avons malheureusement récupéré les jeeps des tours en boucle depuis Uyuni. Heureusement que nous sommes hors-saison, nous n’osons à peine imaginer à quoi doit ressembler cette baignoire avec 3 fois plus de voitures !
La journée continue avec la découverte des geysers, à quasiment 5000m d’altitude. Franchement, c’est impressionnant ! Il doit faire moins de 10° mais les fumées dégagées par les geysers sont très chaudes. Il y a toutes les couleurs, entre le jaune du souffre et les différentes couleurs, du rouge au bleu, de la terre qui fait des bulles dans les trous. Après cette visite, Ariane a un mal de crâne qui commence à pointer son nez. Impossible de savoir s’il provient de l’altitude ou des fumerolles mais ça tape…
Dernier arrêt de la journée, le Laguna Colorada, un lac rouge et salé, dont la couleur provient d’algues et sédiments. Encore une fois, on croise plein de flamants roses.
On arrive dans notre auberge à Villa Mar, qui est plutôt fraîche. Heureusement, nous sommes repassés sous les 4000m. Au dîner, nous rencontrons un groupe de 4 Français retraités, déjà croisé la veille au village fantôme (qui nous ont d’ailleurs expliqué ce que le guide tentait de nous faire comprendre). On papote, ils sont très sympas.
Réveil à 7h pour ce troisième jour. Direction différentes formations rocheuses, créées par la roche volcanique (qui n’est pas noire mais rouge…?). Gérald et moi sommes très heureux, nous pouvons grimpouiller sur les rochers ! Notre guide est enthousiaste, il semble aimer grimper et nous montre tous les endroits accessibles. Nous sommes les seules parmi les nombreuses jeeps présentes dont le guide autorise à grimper.
Ça commence par la coupe du monde, puis le chameau et enfin, l’Italia Perdida. Ensuite, on continue la visite par le lac noir, qui nous permet de nous balader une petite heure dans des sortes de pozzines qui rappellent beaucoup la Corse, les cochons noirs étant remplacés par des lamas.
Le reste de la journée n’a pas trop d’intérêt. On arrive vers 16h dans notre hôtel de sel pour notre dernière nuit qui sera courte !
Après un tea-time, direction notre première rencontre avec le Salar de Uyuni pour le coucher du soleil. L’impression est assez bizarre de se retrouver sur une étendue aussi plane et aussi blanche. Le cerveau a du mal à comprendre, il associe ça a de la neige ! Après quelques photos et un coucher de soleil derrière une montagne, retour à notre hôtel de sel.
Dernier jour, levé à 3h50. Ca pique les yeux ! Anti nous emmène à Incahuasi, une colline remplie de cactus, au milieu du salar. Puis s’ensuive 10 minutes de montée à vive allure pour tenter de se réchauffer. Parce que franchement, il fait super méga froid ! On arrive parmi les premiers au sommet. Nous sommes suivis par des dizaines d’autres touristes. On regarde le soleil se lever et on redescend. Petit déjeuner glacial à l’ombre de cette colline, toujours entourés des dizaines de jeeps puis direction… un endroit où nous serons seuls pour pouvoir prendre des photos tranquillement.
Le reste de la journée est très décevant. On nous emmène dans un hôtel-musée en sel qui vent des babioles, puis on arrive à Uyuni. C’est vraiment une ville très laide, nous sommes contents d’être parti de Tupiza et de ne pas avoir eu à passer une nuit ici ! La dernière visite de ce séjour est un cimetière de train, à la sortie de la ville qui est vraiment très sale. On ne s’attarde pas trop. Ces 4 jours se finissent par un déjeuner avec notre guide dans une cantine d’Uyuni.
C’était vraiment un très beau séjour et notre guide a été top, il nous donnait plein d’explications, nous a permis de grimper et était plutôt sympa.
Par contre, c’est clair que nous étions entourés de jeeps provenant d’autre tours operator, ce qui fait que cette visite manque d’authenticité. Le Salar étant un incontournable de la Bolivie, tous ceux qui ont un jour visités ce pays ont fait exactement le même séjour dans le Sud Lipez… On peut trouver des photos identiques sur internet en milliers d’exemplaires !
Alors, désolés de vous gâcher le voyage avec cet aperçu détaillé de ce qui vous attend. Mais rassurer vous, ça en vaut quand même la peine !
Il leur manque que la parole à ses lamas 🙂