Grimper dans la Mecque de l’alpinisme argentin : El Chalten

Nous sommes restés une semaine à El Chalten pour avoir le temps de grimper.

En escalade, ElChalten est surtout connu pour le bloc mais la voie n’est pas en reste, loin delà !

Pour notre premier jour, nous avions lu sur ce blog que le site de la Platea était l’un des plus beaux. Sans plus d’indication que le fait que c’était à une heure à pied, nous sommes partis à la découverte. Nous pensions trouver un bureau des guides pour nous aider dans notre quête mais manque de bol, ceux que nous avons croisés étaient fermés.

Vers la fin du village, nous sommes passés devant un bar/resto qui avait un mur de grimpe en extérieur. Ni une, ni deux, nous entrons dans l’espoir de trouver des infos.

Le cuistot nous voit, nous dit qu’il parle anglais et tente de nous expliquer où se trouve le site. Il nous fait comprendre qu’il en existe des beaucoup plus proches mais, en fait, il ne parle pas anglais et on ne comprend que les grandes lignes.

Bref, faut marcher 6km sur la route jusqu’à… quelque chose et là, on tombe sur la platea, qui veut dire ‘fondation’ pour une maison.

Donc on marche. On marche pendant plus d’une heure…. Heureusement que le temps est avec nous ! Nous arrivons donc… quelque part et voyons enfin la falaise ! C’est un bel endroit, une sorte de petit cirque avec une belle prairie à ses pieds qui invite à la sieste.

La Platea et sa prairie qui invite à la sieste…

Nous avons trouvé un topo sur ce blog qui nous a été bien utile. Les voies doivent faire 25m et il y a tous les niveaux. La tentation du soleil et la prairie ont eu raison de nous et entre deux voies, nous nous posons et nous endormons….

Le site est vraiment bien, mais sans voiture, peu de chance que nous y retournions. Au retour, nous tentons le stop. Au bout de 20 min, quelqu’un s’arrête, nous prend et nous ramène gentiment jusqu’au village. Si vous y allez, tentez le stop, ça vaut le coup !

Deuxième site testé, Pared del Diedro Grande. Beaucoup plus proche ! On va à la cabane des rangers et on marche 5min sur le chemin du Laguna Toro. Au premier croisement après le petit pont, on bifurque à droite.

Pour le topo, nous avons regardé le site thecrag.com. Pas fiable à 100% mais ça nous a bien aidé quand même.

Les aigles volent juste au-dessus de nous !

La falaise passe à l’ombre vers 14h. Ça n’empêche pas de grimper mais faut penser à se couvrir, surtout pour celui qui assure.
Les voies sont belles, à réglettes, et les cotations montent jusqu’au 7b avec des projets sans cotation.

Pour notre dernier jour de grimpe, Gérald voulait vraiment aller sur l’énorme falaise qu’on voit partout depuis le village. Cette falaise est au soleil l’après-midi et offre plein de possibilités en grande voie (environ 5 longueurs, du 6a au 7…) et en couennes (du 5 au 7c).

Notre voie, vue d’ensemble et le détail de la première longueur

Nous attendons un peu de soleil dans cette journée maussade qui a commencée avec de la neige et nous partons pour une grande voie en 6b max. Nous traversons le pont pour arriver au pied de la paroi.

Il suffit de monter et on arrive devant une roche un peu plus claire avec des gros trous : c’est là !

C’est parti pour les 5 longueurs (6a – 6b crux – 6a – 5+ – 5).

Le crux de la 6b est assez intimidant avec un pas de bloc en croisé sur une fissure pour aller chercher une bonne réglette. Les pieds sont quasi-inexistants sur cette face très lisse.
Pas d’autre difficulté. Dans la troisième longueur, on vire à gauche sous un petit toit puis dans la longueur d’après, on repart vers la droite pour contourner le vrai gros toit.
Nous avons choisi de sortir par le haut et éviter les rappels. Le plateau est très beau et la vue est sensationnelle !
Par contre, la descente est très raide. Si le temps avait été meilleur, nous aurions tiré les rappels.
Les relais étaient tous confortables mais le vent nous a littéralement refroidis et obligé à grimper en doudoune. Quand on n’est pas habitué, la sensation n’est pas très agréable.

Le fameux crux…

Niveau topo, on trouve des informations sur internet mais aucun topo papier n’est disponible. Donc la seule solution est de se rapprocher de grimpeurs ou de guides locaux.

Nous n’avons croisé aucun grimpeur sur les différents sites mais au café Mathilda, le jaune sur la rue principale, on peut trouver pas mal d’infos.

Dans l’ensemble, nous avons trouvé les voies bien équipées. Par contre, le manque de réel topo donne des cotations trouvées sur le net parfois assez farfelues.

Il existe un autre site de couenne dans le village que nous n’avons pas testé. Les cotations semblaient assez hautes.
Pour ceux qui veulent tester le bloc, le gros site se situe sur le chemin menant au Laguna de los Tres et chez certains bureaux de guides, il parait qu’on peut louer des crash-pads.

Niveau grimpe, il y a vraiment de quoi faire à El Chalten mais il faut vraiment se rapprocher des locaux.

Et pour la météo, soyez patients, il peut y avoir beaucoup de vent et prenez toujours une couche chaude avec vous !

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