La forêt impénétrable de Bwindi est une forêt originelle, jamais touchée par l’homme, dans un parc national. Elle est habitée par des éléphants des montagnes, des chimpanzés et d’autres singes, et surtout par les fameux gorilles des montagnes. 300 d’entre eux vivent ici, soit la moitié de la population de cette espèce menacée.
Nous avions très envie d’aller les voir, qui sait s’ils seront encore là dans quelques années ! Donc nous nous sommes fait plaisir et avons payé les 600$ par personne pour pouvoir les approcher. Pour nous loger, nous trouvons le Nshongi camp qui est en lisière de forêt. Il propose des bandas (petite hutte) individuels ou en dortoir. Etant donné la différence de prix et comme nous sommes tout seuls, nous choisissons le dortoir (les lits sont identiques mais il y a juste un risque d’avoir deux autres locataires avec nous).
Le rendez-vous du jour J est au meeting point de notre secteur, Rushanga, avant 8h. Nous découvrons que nous sommes loin d’être les seuls touristes ! Après un bref briefing, on nous attribue un guide (qui n’a rien dit de toute la balade) accompagné de deux rangers armés (en cas de présence trop appuyée d’un éléphant). Une équipe de traqueurs est déjà partie à la recherche de notre communauté de gorilles. Avec nous, 2 Canadiennes (mère et fille) et un un Bermudien. Lors du briefing, ils ont conseillé d’embaucher un porteur pour les sacs à dos de plus de deux kilos (nous avons bien rigolé !) et c’est ce que nos compagnons ont fait.
C’est entourés de nos rangers que nous commençons la balade. La forêt est magnifique, bien que le temps soit encore assez brumeux. Au moins, il ne pleut pas !
Nous découvrons petit à petit la faune, en commençant par les fourmis croqueuses d’hommes qui piquent méchamment. Les Canadiennes ont prévu le coup avec des guêtres quand le Bermudiens remonte ses chaussettes sur son pantalon.
La forêt est très humide (il paraît qu’il pleut 350 jours par an !), nous pataugeons vite dans la gadoue. Nos compagnons de route se font largement aider par leurs porteurs, qui n’hésitent pas à nous prêter leurs bras lorsqu’il faut franchir des rivières sur des troncs parsemés de fourmis.
Malheureusement, nous ne voyons aucun mammifère…
Au bout de deux heures, nous quittons notre chemin pour commencer un hors-piste rendu praticable à coups de machettes. Le trajet est assez raide, directement dans la pente. Nos compagnons commencent à peiner mais leurs porteurs les aident toujours.
Nous entendons au loin des cris qui sont ceux des gorilles. On approche !
Au bout de 3 heures de marche, nous voyons quelque chose bouger dans les arbres. Les voici ! Nous avons également rejoint les traqueurs qui nous guident un peu plus bas où une femelle se repose tranquillement au pied d’un arbre. Nous sommes à 2 mètres d’elle ! La rencontre est sensationnelle…
Ses pieds et ses mains sont tellement humains ! Elle a les yeux qui brillent et nous ressemble énormément !
Les traqueurs voient un mâle et nous commençons à l’approcher, avec plus de distance. Nous voyons son dos argenté mais il est dans les branches et nous tourne complètement le dos. On aperçoit enfin son visage ! Entre sa taille et sa musculature, on ne fait pas les fiers à ses côtés, même de loin…
Un peu plus tard, c’est un petit qui fait son apparition. Il est beaucoup plus vif et nous l’observons se taper la poitrine, comme dans les films, avant de grimper aux arbres.
Nous avons droit à une heure avec les gorilles. C’est au moment de partir qu’il y en a un qui se décide à descendre de son arbre et s’assied à 2 mètres de nous… pour faire ses besoins ! Merci pour l’accueil !
Notre temps est vraiment fini, nous reprenons notre marche. Ce n’est pas un aller-retour donc nous ne marchons plus qu’une petite heure avant d’arriver sur un parking où nous sommes attendus par des voitures.
Nous sommes très
contents de notre journée, surtout que la rencontre n’est pas garantie à 100%,
suivant où sont les gorilles. Malgré le prix, nous ne regrettons pas du
tout ! Rencontrer des gorilles des montagnes est totalement irréel…