El Chalten se situe à environ 200km d’El Calafate, au pied du Cerro Torre et du Fitz Roy. C’est un tout petit village qui ne vit que du tourisme montagnard, ce qui donne de nombreux restaurants, hôtels et laveries dans le village et tout le monde est habillé en montagnard.
Pour nous, c’est l’endroit idéal : de quoi marcher et grimper.
Pour tout ce qui est de la grimpe, allez lire notre article sur le sujet. Pour le reste, c’est juste en-dessous !
Tout d’abord, le trajet entre El Calafate et El Chalten est vraiment beau, entre désert et lacs aux eaux turquoises. Par contre, nous n’avons jamais vu autant de cadavre d’animaux, surtout des alpagas… Dans toutes les positions et tous les états de décompositions….
Arrivé à El Chalten, le bus s’arrête au bureau des rangers où on nous fait un petit speech sur les différentes activités qu’offre la ville et des recommandations sur ce qu’il faut faire et ne pas faire dans le parc national de Los Glaciares.
Nous sommes arrivés à El Chalten vers 16h30. Le beau temps étant au rendez-vous, nous en avons profité pour aller voir les points de vue les plus proches : Los Condores et Las Aguilas. Le premier offre un magnifique panorama vers le Fitz Roy et Les Cerro Torre (même si on les aperçoit depuis le village), le deuxième permet de voir le Lago Viedma et ses icebergs.
Nous avons fait pas mal de randonnées. Elles sont indiquées sur la carte fournie par les rangers à l’arrivée dans le village. L’avantage est qu’on ne peut pas se perdre, l’inconvénient est que nous ne sommes vraiment pas seuls.
La première sur notre liste est celle menant à la Laguna de los Tres, au pied du Fitz Roy. Nous avons choisi de la faire un jour où le temps était changeant. Il s’agit d’une belle rando de 21km aller-retour sans grosse difficulté qui commence à la fin du village. Au total, il y a 750m de dénivelé positif, à peu près 300 au début et 400 sur le dernier kilomètre.
On commence par monter une colline puis on se retrouve rapidement dans une vallée avec des petits points d’eau et des cours d’eau. Au niveau du premier camping, il y a un lac avec une belle vue. La végétation est assez proche du sol et on marche carrément dans du sédiment à certains endroit. A un kilomètre de la fin, la montée finale est un zigzag dans les cailloux jusqu’au sommet. Mais une fois en-haut, on oublie vite l’effort ! On se retrouve d’abord face au lac Laguna de los Tres qui était encore tout blanc quand nous y sommes arrivés. Puis on continue encore un peu (vraiment un tout petit peu !) et on arrive au-dessus du Laguna Sucia qui lui, était bien bleu ! C’est vraiment beau car on est face aux glaciers, au pied du Fitz Roy ! Le temps a commencé à se couvrir et le Fitz Roy à se cacher. Pas très chaud en haut, il y avait pas mal de vent.
Aucun problème pour le retour. Nous étions heureux d’apercevoir enfin le panneau d’indication du début du chemin ! Mine de rien, 22 bornes, on les sent dans les jambes !
Nous avons ensuite alterné les jours de grimpe et de marche, en fonction de la météo.
Le samedi, le temps s’est vraiment gâté, avec pluie et vent, nous en avons profité pour faire notre premier day-off depuis notre départ ! Ça fait beaucoup de bien…
Donc le lendemain, malgré le vent et les quelques gouttes restantes, nous sommes partis faire la deuxième rando mythique, celle menant au Laguna Torre.
Celle-ci commence au milieu du village, sur la colline. 9km jusqu’au lac et un dernier jusqu’au bout du bout ! Encore plus facile que l’autre, seulement 250m de dénivelé positif, surtout au début. Donc on commence à marcher dans des prairies bien vertes, colorées par des pissenlits à foison. On arrive au premier point de vue vers les Cerro Torre qui sont encore bien dans les nuages. On ne s’inquiète pas trop, nous avons décidé que le temps serait dégagé lorsque nous arriverons au lac. On croise beaucoup de monde sur le chemin, c’est la route de retour pour ceux qui font la boucle de 4 jours.
Le paysage change entre forêt, sillonage entre les cours d’eau… c’est vraiment beau.
Par contre, le vent souffle de plus en plus fort. Les gens sont de plus en plus couverts et une dame nous souhaite même bonne chance lorsque nous la croisons. Nous continuons sans trop nous poser de questions et mettons nos ponchos car il y a de plus en plus de gouttes.
On arrive au pied de la butte menant au lac, le vent est de plus en plus fort. Nos ponchos nous protègent bien mais il faut les tenir près de nous pour ne pas qu’ils craquent.
Ça y est, on voit le lac ! On est sur le point de s’envoler, le vent apporte toute l’eau du lac avec lui mais nous sommes heureux ! Nous nous approchons jusqu’au bord, sur la plage dites des icebergs et nous sommes tous seuls ! Nous comprenons le « bonne chance » de la dame…
Le vent à décorner les bœufs, sans exagération, a freiné les ardeurs des autres marcheurs qui attendent une petite accalmie derrière des rochers. L’accalmie ne venant pas, nous les avons vu sortir de leurs trous lorsque nous sommes remontés et avons fait demi-tour. Finalement, le temps ne s’est pas dégagé et nous n’avons vu que le lac déchaîné par le vent, les Cerro Torre sont restées dans les nuages – frustration.
Pour le chemin du retour, c’était un peu la course entre la pluie et nous mais nous avons gagné ! Lorsque nous croisons des marcheurs, à notre tour de leur souhaiter bonne chance en rigolant, ils ne seront pas déçus en arrivant !
Une nouvelle ballade de 20km et nous avons mérité notre repos.
Parce que nous aimons faire les choses bien et que nous étions un peu frustrée par la vue, nous avons refait la promenade un jour de beau temps. Les icebergs du lac ont été repoussés sur le côté et l’eau n’est pas vraiment cristalline, la faute à la fonte des neiges. Mais au moins, nous avons pu continuer jusqu’au Maestri Viewpoint et la vue en vaut vraiment la peine ! On ne peut pas être plus proche des Cerro Torre, on est face aux glaciers… C’est vraiment beau !
Au retour, nous sentons bien nos jambes mais nos 24h de bus le soir même devraient nous reposer !
Nous avons bien aimé El Chalten, autant pour la grimpe que pour les promenades.
Etant donné qu’il s’agit d’un parc naturel, il ne faut bien sûr rien laisser traîner par-terre donc des points pipi sont à disposition : il y en a 2 par itinéraire et faut penser à son PQ.
Nous avons pu apercevoir un renard et de nombreux aigles, et même des pic-vert – à la tête rouge – en action !
On nous avait prévenu qu’à El Chalten, tout était plus cher étant donné que c’est au milieu de nulle part. Nous avions donc fait des courses à El Calafate et avons beaucoup mangé dans notre cabane. Au final, nous avons trouvé les prix plus élevés mais c’est surtout le manque de choix dans les épiceries qui nous a frappé.
Nous avons quand même testé quelques resto – bar – salon de thé.
Parmi ceux qui nous ont plus, Mathilda sur la rue principale, et le bar à vin où tout le monde va sur le lago del Desierto.
Attention, peu d’établissements ne prennent les cartes de débit Visa, et encore moins si vous possédez une Mastercard.
La météo est très changeante et c’est un endroit très venteux. Comme nous sommes en montagne, même les prévisions ne sont pas fiables. Prenez toujours de quoi vous couvrir contre le vent, la pluie et le soleil.
La plupart des gens reste 2-3 jours, la réception de notre « hôtel » (en fait,c’était des cabanes) avait l’air étonnée que nous restions toute la semaine mais nous ne regrettons pas, cette semaine a été bien chargée !